Weyr de Kyr'naël
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le Weyr des nomades de l'ouest
 
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 ESTRELLA

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Sélènia
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MessageSujet: ESTRELLA   ESTRELLA EmptySam 27 Mai à 21:26

Avec l'aimable autorisation de l'admin! Pour ceux que ça intéresse, c'est une histoire de mon cru. Il s'agit du premier chapitre sur 5 finis et le 6eme en cours. Cela parle de.....dragons! ^_^

N'hésitez pas non plus à me laissez vos impressions!


______________________________________________________________________________________________


RENAISSANCE
( 1ere partie )

Chapitre I

- Kali! Viens voir ça! S’écria une jeune femme vêtue de haillons.
L’intéressée, une fluette adolescente de dix-sept ans, saisit une torche et s’avança au bout du boyau. Là où la pioche avait creusé, il y avait maintenant un trou béant et on entendait le bruit de l’eau qui coule.
- Une rivière souterraine! Myna, va chercher les autres! Et discrètement! Il ne faudrait pas attirer l’attention.
Quelques instants plus tard, la femme revint accompagnée de trois hommes à l’air pour le moins renfrogné. Ils examinèrent à leur tour la cavité et l’un d’eux dit: « tu crois qu’il s’agit de la rivière qui resurgit de la montagne deux kilomètres plus loin. Kali hocha la tête de manière affirmative. Elle saisit une outre, vida l’eau qu’elle contenait et la remplit d’air. Comprenant l’intention de la jeune fille, les quatre autres l’imitèrent et se faufilèrent par l’orifice jusqu’à la rivière. Après une seconde d’hésitation, le groupe sauta à l’eau et s’éloigna rapidement emporté les rapides. Heureusement en cette saison, le niveau de l’eau était au plus bas et le périple s’annonçait plutôt bien. Au bout d’un moment, le courant s’accéléra de plus en plus vite pour finir par un siphon qui engloutit un à un les membres de l’expédition.

Ce devait être le début de l’après-midi, lorsque Myna reprit ses esprits. Elle gisait sur la rive de la rivière avec Kali et un des trois hommes à ces côtés. Elle se traîna tant bien que mal jusqu’à eux pour voir s’ils étaient encore en vie. A cet instant, l’homme se réveilla en toussant l’eau qu’il avait avalée et chercha du regard ses compagnons. Il s’arrêta sur la jeune femme qui faisait du bouche à bouche à Kali, tentant désespérément de lui faire reprendre ses esprits. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que son acharnement ne porte ses fruits et tous trois se mirent à la recherche de leurs compagnons manquants. Ils les retrouvèrent un peu plus loin alors qu’ils étaient en train de reprendre conscience.
- Où a-t-on atterri à votre avis, demanda Erin.
- Aucune idée, répondit Naaté en regardant autour de lui.
A droite de la rivière, se dressait une chaîne rocheuse dominée par ce qui semblait être un ancien volcan. Montrant du doigt la montagne, Myna leur dit que cela ressemblait fort à la Montagne de Feu. Kali ajouta que la garde de l’Empereur n’allait sûrement pas tarder à s’apercevoir de leur absence et qu’il valait mieux s’éloigner du cours d’eau et se diriger dans la direction de la montagne.
- Mais c’est un endroit maudit, s’écria Myna quelque peu effrayée.
- Ça, c’est ce que les troupes impériales veulent faire croire mais on n’a aucune preuve que ce soit vrai, lui répondit Kali.
- De plus, plutôt affronter des fantômes que de retourner dans cette fichue mine, renchérit Tarik.
Naaté alla à la rivière pour remplir l’outre qu’il avait gardé et les autres l’imitèrent aussitôt. Ils ramassèrent également quelques baies et racines qu’ils trouvèrent aux alentours; puis ils prirent la route de la Montagne de Feu.

Leur voyage ne s’annonçait pas de tout repos car le chemin menant au volcan passait par le désert de l’oubli et par l’ascension des premiers contreforts de la chaîne de Feu. Pour l’heure, le petit groupe s’enfonçait d’un bon pas dans le désert. C’était un lieu fait de pierres de toutes tailles; un lieu où rien ne poussait, pas même le plus petit brin d’herbe. Les seuls êtres vivants que l’on rencontrait étaient des serpents à la morsure mortelle et plus rarement des dragonites. Les dragonites étaient une espèce apparentée à celle des dragons. Même s’ils ressemblent à leurs cousins, leur taille ne dépasse pas un mètre cinquante pour les plus grands. Leur corps est recouvert de petites écailles marron clair qui se fondent parfaitement avec le paysage et ils sont dépourvus d’ailes. Mais le plus grand danger vient sans aucun doute de leur mâchoire. Elle est remplie de petites dents triangulaires acérées comme des lames de rasoir et la puissance de leur étreinte n’a d’égale que leur férocité. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à dévorer leurs congénères lorsque l’un d’eux est blessé.

Cela faisait maintenant deux jours que nos cinq évadés marchaient dans ce décor de mort. Le jour, la chaleur était telle qu’ils se réfugiaient à l’abri du moindre coin d’ombre et se mettaient véritablement en route qu’en fin d’après-midi lorsque le soleil commençait à décliner sur l’horizon. Leur progression était lente, ponctuée par de nombreux arrêts pour se désaltérer et par de fugaces rencontres avec des carcasses d’anciens dragons que le soleil avait blanchi avec le temps. C’est à l’ombre de l’une d’elles qu’ils établirent leur campement pour la nuit. Tarik avait confectionné une sorte de lance à l’aide d’une côte de ce qui avait dû être un bébé dragon et se mit à la recherche d’un peu de nourriture fraîche. Il revint avec deux serpents. Il leur coupa la tête, les vida et les coupa en petits morceaux avant d’en donner à chacun de ses compagnons. Faute de bois, ils ne pouvaient cuire leur maigre pitance et durent se résoudre à la manger crûe.

Au crépuscule du cinquième jour de marche, ils furent en vue des premières pentes de la Montagne de Feu et s’arrêtèrent pour la nuit. Il ne restait plus qu’une outre d’eau et celle-ci était aux trois quarts vide. Tous commençaient à se faire du mauvais sang et se demandaient s’ils allaient bientôt trouver un point d’eau quel qu’il fut. Alors que la lune était à son maximum, Naaté fut sorti de son sommeil par un bruit ressemblant à un cliquetis de griffes. L’instant d’après, ils étaient assaillis par une dizaine de dragonites qui avaient décidé de faire d’eux leur dîner. Naaté cria et les autres se réveillèrent en sursaut. Ils eurent à peine le temps de voir leurs agresseurs que Kali et Erin se retrouvèrent à terre, assommés par des pierres qu’avaient lancés certains dragonites. Un peu plus tard, ce fut au tour de Myna de s’écrouler sous les coups des monstres. Alors que la situation semblait désespérée, les deux encore debout entendirent des cris dans la nuit avant de voir l’éclat de torches apparaîtrent dans le lointain. Celles-ci grandirent à vue d’œil et bientôt ils furent encerclés par une troupe de villageois en armes. Sans dire un mot, ils ramassèrent les blessés qu’ils jetèrent sur leurs épaules et firent signe à Tarik et Naaté de les suivre. Les deux rescapés ne se firent pas prier et au détour d’un chemin, ils aperçurent des habitations nichées au sommet d’une plate-forme rocheuse. L’ascension se faisait par un étroit sentier qui serpentait jusqu’à l’entrée du village fortifié. Une fois sur place, un homme s’avança vers eux. Celui-ci parla avec un de leurs sauveurs et l’instant suivant, nos cinq malheureux étaient jetés sans façon dans une cellule.

Au petit matin, les trois qui avaient été assommés se réveillèrent le corps tout courbaturé et leurs amis en profitèrent pour leur expliquer ce qui s’était passé pendant leur sommeil forcé. Avisant une femme qui passait à proximité, Kali se releva et lui demanda : « Eh! Pourquoi nous a-t-on enfermés? Et puis c’est quoi le nom du village? » Mais la femme baissa la tête et se sauva sans même lui accorder un regard.
- Bizarre, dit Erin. On dirait qu’elle a peur de nous.
- Où qu’on lui ait interdit de nous parler, renchérit Kali.
- Je crois qu’on ne va pas tarder à avoir une réponse, ajouta Myna en désignant un groupe d’hommes qui s’avançait dans leur direction. A peine furent-ils à portée que Kali revint à la charge.
- Pourquoi nous avoir enfermés?
- Silence, ordonna l’un des gardes en repoussant la jeune fille de sa lance. La seule personne à pouvoir poser des questions est Shin, notre chef !
- Ça vous arrive souvent de sauver les gens pour mieux les emprisonner ensuite, questionna Tarik.
- T’es sourd ? On t’a dit de te taire, dit un autre garde.
Tarik recula brusquement en poussant un cri de douleur car l’homme venait de le blesser à l’épaule. La seconde suivante, la bande des cinq était debout, prête à en découdre au moindre geste hostile de la part de leurs agresseurs.
-Ça suffit, dit alors le dénommé Shin. Notre village n’aime pas les étrangers, ils n’apportent que le malheur. De toute manière, dans trois jours, vous ne serez plus en mesure de nous causer le moindre souci.
Puis, il tourna les talons et repartit d’où il était venu laissant nos amis quelque peu perplexe sur le sort qui les attendait.
Pendant les deux jours qui suivirent, les villageois s’affairèrent à construire hors du village une sorte d’estrade surmontée de cinq piquets. Puis, ils dressèrent des pieux qu’ils arrimèrent aux fortifications du village.
- On dirait que notre heure est arrivée, dit Naaté en désignant la construction faite par les habitants.
- Sans blague, lui répondit Tarik d’un ton sarcastique. Mais je ne vois pas qu’elle peut être l’utilité des pieux.
A l’instant même où il finit sa phrase, un cri rauque et puissant déchira l’air aux alentours provoquant la panique autour d’eux. Au loin, on apercevait comme un tourbillon de poussière et de sable qui se dirigeait à vive allure dans leur direction.
- Il est en avance, cria un homme.
- Rentrez chez vous et barricadez portes et fenêtres, ordonna le chef.
Puis il se dressa devant les prisonniers et leur dit: « cette fois-ci, notre village n’aura pas à pleurer ses morts puisque vous êtes là. Votre sacrifice servira à nous faire vivre en paix un peu plus. »
Soudain, le ciel s’assombrit au-dessus d’eux et tandis que tous levaient les yeux, ils virent passer une masse gigantesque munie d’une immense paire d’ailes.
- Un dragon, murmura Tarik éberlué. Je croyais que la race était totalement éteinte.
- Preuve que non, lui répondit Myna qui recula se recroqueviller au fond de la cellule.
Dans tout ce remue-ménage, personne n’avait prêté attention à Kali. Celle-ci fixait l’animal avec un étrange sourire aux lèvres et dans ses yeux brillait une étincelle où se mêlaient excitation et fascination.

Profitant d’un répit, Shin ordonna d’amener les prisonniers. Alors que certains montaient la garde, les cinq amis furent conduits sous bonne escorte jusqu’à l’estrade où on les attacha solidement aux piquets qui n’attendaient plus qu’eux. Puis les gardes rentrèrent précipitamment au village et allèrent s’enfermer à double tour avec les autres villageois. Peu après, il y eut un grand courant d’air qui souleva un nuage de terre séchée et le sol se mit à trembler l’espace d’un instant. Lorsque tout rentra dans l’ordre, les condamnés se retrouvèrent nez à nez avec le dragon. Celui-ci s’approcha lourdement et examina un à un ceux qui devaient être son repas. Son souffle était chaud et sentait le souffre à pleines narines tant et si bien que tous tournèrent la tête pour ne pas respirer cette puanteur. Enfin, ce fut au tour de Kali et quand l’animal vint coller le bout de son museau près d’elle, elle lui dit ceci : « Maku dai akin es drag. » Cela eut pour effet de le faire reculer brusquement avant de revenir à la charge. Il renifla longuement la jeune fille et une esquisse de sourire se dessina sur sa gueule tandis que ses yeux prirent soudainement vie. Sans crier gare, il prit son envol, monta dans le ciel pour prendre de la vitesse et fondit sur nos malheureux qu’il emporta avec lui.

Aveuglés par le vent, les sacrifiés ne virent pas grand chose de leur voyage aérien. Ils prirent de la hauteur et finirent par se poser sur un escarpement rocheux. Le dragon les amena jusqu’au sol où des hommes en armure coupèrent les liens qui les entravaient. C’est alors qu’ils découvrirent l’endroit. Ils se tenaient à l’extrémité d’un étroit plateau qui se terminait par un précipice. A l’autre bout, se dressait une citadelle qui commençait à tomber en ruine et on voyait ça et là les réparations de fortune qui avaient été entreprises. Un des hommes leur dit de les suivre et ils pénétrèrent dans ce qui était la Forteresse du Feu. De part et d’autre de l’entrée, il y avait des arcades qui abritaient respectivement les baraquements et les entrepôts de matériel. Au-dessus, on apercevait le chemin de Ronde où quelques hommes montaient la garde tout en jetant un coup d‘œil intrigué aux nouveaux venus. Au centre de la cour, s’élevait une fontaine en forme de dragon et dans le prolongement de celle-ci, on distinguait un grand escalier qui menait aux restes d’une somptueuse demeure. Celle-ci était taillée à même la montagne dans une sorte de roche rouge propre aux lieux et l’on distinguait encore à certaines fenêtres des tentures de brocart. Tout à coup, le dragon poussa un feulement et l’on vit apparaître en haut des escaliers un homme âgé qui précédait un autre d’une vingtaine d’années.
- Ça suffit Calisse, dit ce dernier en s’adressant à l’animal. Et puis qu’est ce qui t’as pris de nous amener ces gens.
La réponse ne se fit pas tarder. Il y eut un grand cri sourd et le reptile vexé s’envola pour retourner dans sa tanière. Alors, les deux hommes descendirent les marches et s’avancèrent en direction de leurs visiteurs. Sur un geste du vieillard, le capitaine des gardes les fit s’aligner tandis que le jeune homme s’asseyait au bord de la fontaine. Ensuite, l’homme d’une soixantaine d’années les examina un à un et vint faire un rapport à son maître.
- Les trois gaillards peuvent nous servir mais les femmes nous sont complètement inutiles. Je propose qu’on les laisse à Calisse en guise de récompense.
A peine eut-il prononcé ces mots qu’un grognement de désapprobation se fit entendre des profondeurs de la montagne. Le jeune homme sourit et se leva.
- On dirait qu’il n’est pas d’accord avec toi, dit-il à son intendant.
Puis il s’approcha et examina à son tour un à un ses invités-surprises. Quand il arriva à la hauteur de Kali, le dragon fit à nouveau des siennes. Intrigué par la réaction de l’animal, l’homme dévisagea longuement la jeune fille. Il y eut un silence et ne lui trouvant rien de particulier, il ordonna au capitaine de leur montrer leurs nouveaux quartiers. C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent enrôler de force dans la milice de la Montagne de Feu.

On leur servit quelques miettes à manger puis on les emmena à l’armurerie où ils reçurent chacun une arme. On procura aux hommes une longue épée qui avait déjà subi les outrages du temps ainsi qu’un bouclier du même âge et on donna aux femmes un arc, un carquois et une légère cotte de maille. Ensuite, on les conduisit à leur baraquement. Il s’agissait en réalité d’un abri de fortune installé sous les arcades de la forteresse. On y trouvait quelques hamacs en toile qui étaient devenus marrons de crasse avec le temps et à même le sol, on avait disposé des paillasses de la même couleur. Lorsqu’on entrait, on était submergé par une odeur nauséabonde, un mélange de sueur, de crasse innommable et de pourriture. A la seconde où ils franchirent la porte, les filles ressortirent aussitôt la main devant la bouche pour ne pas vomir et se promirent de dormir à la belle étoile plutôt que de remettre les pieds là-dedans.
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MessageSujet: Re: ESTRELLA   ESTRELLA EmptySam 27 Mai à 21:26

Dans la cour, l’intendant discutait avec le capitaine des nouvelles recrues et de leurs futures tâches tandis que son jeune maître retournait dans sa demeure. Intriguée par ce dernier, Kali dit deux mots à ses amis et lui emboîta le pas. En montant l’escalier, elle arriva devant deux lourdes portes en bois ornées de flammes et de dragons qui barraient l’accès à une immense salle éclairée par des torches. Sur les murs, il y avait de gigantesques tapisseries sur lesquelles on avait brodé l’histoire des lieux et au fond de la pièce se dressait un trône de granit au-dessus duquel on pouvait voir le blason de l’ancienne forteresse. Le jeune homme se glissa derrière l’une des énormes tentures qui dissimulait une porte dérobée, suivit de près par la jeune fille. De l’autre côté, un escalier rudimentaire descendait dans les entrailles du volcan et menait à l’antre du dragon. Arrivé en bas, la pénombre était omniprésente et la chaleur suffocante. On distinguait une sorte de plate-forme entourée par une rivière de lave qui coulait un peu plus bas. Au centre, se dressait une grande masse sombre qui s’avéra être le dragon.
- Tu deviens gâteux, Calisse, dit le maître. Cette fille n’avait rien de particulier.
Une fois de plus, l’animal allait protester lorsque son regard s’illumina. Il déploya alors ses ailes et souffla à la figure de son interlocuteur un air chargé de souffre. Ce dernier recula devant l’odeur et l’on entendit un murmure: « maku dai akin es drag »*. Aussitôt, il se retourna mais il eut juste le temps d’entrevoir une ombre. Il s’élança à sa poursuite et déboula dans la salle du trône. Là, personne! Perplexe, le jeune homme descendit dans la cour mais tout semblait en ordre. Alors, il s’adressa à son intendant et lui demanda s’il avait vu sortir quelqu’un mais la réponse fut négative. Tout à coup, il avisa les nouveaux venus et fit irruption dans le dortoir.
- Saka dai akin ilos? **
Tous les cinq se retournèrent d’un bloc.
- Vous pourriez frapper avant d’entrer, non, s’exclama Myna.
- Et puis, qu’est-ce que c’est que ce charabia, on n’a rien compris, continua Naaté.
Sur cette entrefaite, l’intendant s’invita de lui-même dans la conversation.
- Maître Kayan, vous ne devriez pas les laisser vous parler sur ce ton.
Mais le maître était trop occupé à dénicher l’intrus pour prêter attention aux remarques du vieillard. Il passa à nouveau en revue ses invités et s’attarda à nouveau longuement sur Kali. N’obtenant pas de réponse, il repartit furieux dans ses appartements non sans avoir au préalable sermonner le capitaine pour son manque de rigueur dans l‘organisation de la garde.
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MessageSujet: Re: ESTRELLA   ESTRELLA EmptySam 27 Mai à 21:30

Deux jours passèrent et les choses rentrèrent dans l’ordre ou presque. On les avait assignés au nettoyage des écuries et le moindre mouvement était contrôlé par un soldat chargé de les surveiller. Le soir, on leur servait une soupe avec quelques tubercules, puis, ils allaient s’écrouler sur leurs paillasses. Erin et Tarik en venaient presque à regretter le temps où ils creusaient dans la mine et les autres étaient trop fatigués pour parler. Pourtant, cette nuit-là, le destin de l’un d’eux allait changer de manière radicale. Il devait être aux alentours de minuit quand Kali se réveilla en sursaut. Elle tendit l’oreille et perçut un doux feulement qui émanait de la montagne. Ce bruit sonnait comme une musique que l’on chantait expressément pour elle. Charmée, la jeune fille se leva, s’assura qu’il n’y avait pas de garde à l’horizon et pris discrètement la direction de l’antre du dragon. Elle se glissa hors du dortoir, longea les murs jusqu’à l’escalier central et se figea lorsqu’elle entendit la patrouille de nuit approchée. Les deux soldats bavardèrent un instant en haut des marches puis repartirent chacun de leur côté s’assurant que tout était tranquille. Tapie dans l’ombre, Kali avisa une corde que l’on avait oublié de ranger, y attacha une pierre et la lança par-dessus la rambarde de l’escalier. Comme s’il se doutait de quelque chose, Calisse poussa un grondement au moment même où la pierre tombait en haut de l’escalier camouflant ainsi le bruit de la chute. Les gardes s’arrêtèrent une fraction de secondes et reprirent leur ronde sans qu’ils aient remarqué quoi que ce soit. Par chance, une des lourdes por-tes était restée entrebaîllée et la jeune fille en profita pour se faufiler à l’intérieur. Là, elle dut se faire aussi petite qu’une souris afin de ne pas réveiller les gardes qui avaient fini par s’assoupir et se glissa avec précaution derrière la tapisserie qui dissimulait le passage dérobé. Au moment où elle arriva en bas, le dragon ouvrit les yeux. C’était comme deux lumières ambrées qui brillaient dans la pénombre des lieux. Surprise, Kali manqua de tomber à la renverse.
- Tu m’as fait peur, chuchota-t-elle. Ne recommence jamais plus.
L’animal esquissa un sourire et approcha son museau. Il semblait vouloir montrer quelque chose à sa nouvelle amie.
- Quoi, tu veux une caresse ?
Et elle se mit à lui gratter entre les naseaux. Bien que ce ne fut pas désagréable, le reptile reprit bien vite ses esprits. Il poussa doucement la jeune fille vers le fond de la caverne là où se dressait un énorme cristal couleur de sang. Celui-ci devait mesurer environ trois mètres et il était serti à sa base d’un socle en or sculpté d’une multitude de dragons.
- Il est magnifique! Il ressemble beaucoup à celui de mon rêve mais lui, il était irisé.
Elle s’approcha pour l’examiner et voulut le caresser de la main. A l’instant même où le contact se produisit, le cristal s’illumina brusquement et l’esprit de la jeune fille fut comme aspiré à l’intérieur.

Kali ouvrit doucement les yeux. Son esprit flottait au-dessus de la forteresse qui semblait soudainement regorgée de vie. Il y avait là une cinquantaine d’hommes en armure prêts à com-battre et une dizaine de dragons parmi lesquels elle reconnut Calisse. Il reposait sur une corniche surplombant le château. Il portait une selle de cuir noir brodée de fils d’or et son harnachement brillait de mille feux. En haut des escaliers, se dressait un homme à l’allure imposante qui exhor-tait ses troupes. La seconde suivante, l’adolescente se trouva projetée dans une chambre qui res-pirait le faste. Elle admira les tapisseries ornant les murs puis s’approcha d’un lit à baldaquins sang et or. Là, elle découvrit la dépouille du valeureux guerrier aperçu un peu plus tôt quand sou-dain, des soldats firent irruption dans la pièce et mirent le feu au corps sans vie étendu là. Les cris d’horreur, le sang, la fumée, l’odeur des chairs qui pourrissent, tout cela finit par donner le tour-nis à Kali. Lorsqu’elle reprit connaissance, elle remarqua que son esprit flottait toujours au-dessus de la forteresse mais celle-ci était à présent en ruines. Elle descendit dans la cour et vit un petit garçon blond qui s’amusait avec une épée en bois. Emporté par son élan, l’enfant tomba et sa tête heurta le bord de la fontaine. Kali allait s’approcher quand elle sentit une main qui l’agrippait et la tirait vivement en arrière.
A l’instant où son esprit regagna son corps, elle ressentit une douleur au visage. Immédiatement, elle recouvra tous ses sens et trouva Kayan penché sur elle.
- Qu’est ce que vous avez fait, demanda-t-il sans ambages.
Puis sans lui laisser le temps de répondre, il s’adressa au dragon: « pourquoi l’as-tu laissé toucher le cristal, tu sais pourtant que c’est dangereux! » Calisse émit un son de mécontentement. Kali se releva et se planta devant le jeune homme. Surpris, celui-ci eut un mouvement de recul. Profitant de la situation, la jeune fille souleva doucement les cheveux du garçon et découvrit une cicatrice sur la partie supérieure de son front.
- Joli souvenir, dit-elle dans un sourire. Et la fontaine, comment l’a-t-elle supportée?
Kayan allait lui répliquer vertement que ça ne la regardait pas quand il avisa qu’elle ne pouvait d’aucune manière être au courant. Intrigué, il regarda son ami dragon quêtant un quelconque in-dice qui aurait pu l’éclairer. Sentant le trouble de son interlocuteur, Kali désigna le cristal et dit: « c’est lui qui me l’a montré. Ça et d’autres choses aussi. Des évènements beaucoup plus an-ciens. »
- Alors, c’était toi.
Puis il réalisa que tous les deux étaient semblables.
- Tu es une akin, n’est ce pas?
La jeune fille acquiesça de la tête.
- Mais où est ton dragon dans ce cas?
Elle leva lentement le bras droit enserré dans un bandage qui partait de la main jusqu’au coude et enleva ce dernier. Ce qu’il révéla était une chose incroyable.
- Une porteuse d’âme, murmura le jeune homme.



* « là où il y a un akin, il y a un dragon »
** « qui est un akin parmi vous? »



fin du premier chapitre.
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