pour un petit chatouillis!

S’lan avait fait une sieste d’une bonne heure. Cela l’avait requinqué. Il attrapa une pomme au passage et sorti de son weyr. Orenth dormait encore aussi le chevalier prit-il grand soin à ne pas le réveiller. Il se mit alors à déambuler au hasard profitant de cet instant de solitude pour explorer les alentours à sa guise. Après avoir tourné en rond plusieurs fois, ses pas finirent par le conduire jusqu’au lac. Le soleil faisait miroiter les eaux de mille et une nuances de bleus. Le jeune homme trouva le spectacle apaisant. Il s’assit sur la berge et s’amusa à lancer des cailloux. Il soupira. Inconsciemment, il repensa à son arrivée et à la jeune dame dragon.

*comment elle s’appelait déjà ?...ah oui ! Arthémis !*

Il soupira derechef alors que son esprit revisualiser la « tornade ». Pas qu’il ne l’aimait pas mais il la trouvait un peu trop exubérante à son goût. Il secoua la tête pour chasser l’image de la jeune fille. Pas question de gâcher ce moment ! Il s’allongea dans l’herbe et ferma les yeux se laissant porter par le chant des oiseaux ! Il ne saurait dire combien de temps durant cet instant de grâce.

Tout à coup, il se redressa et enleva prestement ses bottes. quelque chose s'était glissé à l'intérieur et le chatouillé terriblement! Il en sortit une petite chenille! Il la prit dans le creux de sa main en rigolant et alla la déposer sur un buisson tout près de là.

Un bruit se fit entendre dans le buisson. Un fremissement, probablement un animal derangé par la présence de l'humain. Le fremissement se deplaca vers le haut et un petit bolide bleu jailli dans le ciel pur d'ete... avant de plonger sur le geneur et de s'arrêter a hauteur de ses yeux.

Hermes-car c'etait lui- darda sa langue fourchue et laissa tourbilloner ses yeux bleux. Il reconnaissait l'humain que lui avait presenté sa maitresse, mais la bestiole etait aussi curieuse que les harpistes dont il avait la couleur.

Elle voleta un moment autour du chevalier et projetta l'image de S'lan a sa maitresse qui tressait un collier de fleur pour une fillette de l'infirmerie. Arthémis leva la tête mais n'osa pas rejoindre le chevalier. Il n'avait pas eu l'air d'apprecier sa compagnie et cela lui avait fait beaucoup de peine. Arthémis avait besoin de se sentir aimée pour être bien. Seulement Hermes ne l'entendait pas de cette oreille. Il saisit la manche de S'lan par les serres et tira doucement pour l'ammener a sa maitresse.

Au moment où S’lan déposait la petite bête en sûreté, il fut assailli par les pépiements intempestifs d’un lézard bleu. Il fronça les sourcils de contrariété et essaya de s’en débarrasser en faisant de grands gestes pour l’éloigner. Peine perdue car l’animal s’entêtait. D’ailleurs, il venait de se saisir d’une manche de sa chemise et s’était mis à le tirer un peu loin, à l’opposé du lac. Le chevalier bleu était très mécontent. Il résista mais cette décision ne fut pas de plus judicieuses. On entendit un craquement d’étoffe. Le jeune homme s’arrêta, leva lentement le bras et vit un lambeau de tissu pendre à l’endroit où le lézard l’avait saisi. Il regarda autour de lui pour voir à qui appartenait cet empêcheur de rêver en rond et aperçut alors Arthémis assise dans l’herbe en train de faire un collier de fleurs. Bouillant de colère, S’lan se dirigea à grands pas vers elle.

Non mais, tu as vu ce que ton lézard a fait à ma chemise ? Elle est toute neuve en plus !

Puis voyant que la jeune fille avait l’air désolée pour lui, il se radoucit.

Bon, c’est pas si grave que ça. T’inquiète donc pas. Par si tu pouvais la raccommoder, ça serait bien parce que je suis pas doué avec du fil et une aiguille.

Il s’assit à ses côtés et ses yeux tombèrent sur l’ouvrage de la dame verte. Il cueillit une fleur toute proche, la porta à son visage et en huma le doux parfum. Puis d’un geste lent, il piqua la fleur dans la chevelure d’Arthémis, juste au dessus de son oreille.

C’est pour qui ce joli collier que tu es en train de tresser ?

Hermes en avait trop fait et la manche fit entendre un joli craaaack ! Courageux, le petit bleu s'enfuit aussitôt dans l'interstice et ce fut la harpiste qui, toute désolée, recut la colere du chevalier.
Elle avanca sa main et regarda l'acroc. Heureusement ce n'etait qu'une couture qui avait laché, cela ne se verrait pas du tout mais ce n'etait pas une raison.

Rougissante, les yeux baissés et bordés de larme, comme une enfant prise en faute par un regent trop severe, la jeune femme balbutiait des excuses, tourant son collier dans ses mains (en faisant attention tout de même a ne pas l'abîmer.)

Oui...bien sur je vais vous le réparer, on ne verra rien du tout. Je suis désolée, je ne sais pas ce qui lui a prit...

Heureusement cela sembla suffire et le chevlier se radoucit. Le geste qu'il eut envers elle la toucha beaucoup, c'etait vraiment doux, le genre de choses que la jeune fille aimait par dessus tout. Elle retrouva rapidement son sourire mais avait compris qu'il n'aimait pas trop le bruit et veilla a rester calme.

C'est pour Alrina, elle vient juste de sortir du coma. Elle a tout juste 6 revs et toute sa famille a succombé alors je lui tresse cela pour lui montrer que c'est quand même bien la vie...

Elle releva la tête et sourit avec force, sortit un necessaire a couture d'un petit sac qu'Hermes venait d'apporter avant de redisparaitre a son tour et, saisissant le poignet du chevalier, se mit a reparer la chemise avec adresse.

Dites moi chevalier, vous aimez les fleurs ?

S’lan hoche la tête compatissant quand Arthémis lui parla de la fillette. Cette révélation fit remonter la jeune fille dans son estime. Il la voyait d’un meilleur œil d’autant plus qu’elle paraissait calme. Il baissa les yeux sur les fleurs environnantes et sourit à la question. Bien sur qu’il aimait les fleurs ! Il en cueillit une autre et l’offrit avec un regard doux à la dame verte.

Une jolie fleur pour une jolie demoiselle !

Puis comme la jeune fille avait sorti son nécessaire à couture et qu’elle semblait vouloir réparer l’affront de son lézard, S’lan se débarrassa de sa chemise d’un geste souple et la lui tendit. La différence de température le fit frissonner un peu mais il se reprit bien vite et attendit patiemment qu’Arthémis ait terminé de raccommoder son vêtement. Cependant, le jeune homme n’était pas très à l’aise de cet accoutrement. Certes la dame verte avait sûrement du déjà voir des hommes torse nu mais lui qui était timide, se sentait d’une grande vulnérabilité de se montrer ainsi. Il baissa les yeux pour éviter le regard de la jeune femme et bafouilla.

Tu…je…euh, vous…semblez plus …calme que la dernière fois ? Euh, je….ne vous ai…pas fait peur tout de même ?

Il releva la tête craintivement et chercha une réponse sur le visage d’Arthémis.

Arthémis saisit la fleur en rougissant comme une adolescente. Il n'en fallait pas beaucoup pour la toucher et ce genre de geste, surtout accompagné de ce genre de parole la faisaient toujours rougir.
Elle porta a son tour la fleur a son nez pour la hume et la fixa rapidement dans sa boutoniere, le plus pret possible de son coeur.
Puis S'lan defit sa chemise pour la lui tendre. Il etait vraiment beau garcon, fin et elancé, juste comme elle les aimait.

Et oui, Arthémis etait une dame verte et elle avait fait honneur a la reputation de celle-ci en connaissant beaucoup d'hommes. Même si elle montrait toujours une certaine préférence, elle ne savait tout simplement pas resister a quelques mots d'amour ou de belles paroles.

Pas du tout gênée mais remarquant tout de même que le chevalier bleu, lui, l'etait, elle baissa les yeux et se contenta de le regarder par dessous. Elle ne releva les yeux (elle n'avait pas besoin de regarder ses mains pour coudre) que lorsqu'il lui parla, visiblement assez timidement. Elle lui fit un grand sourire et reprima une envie de lui sauter au coup.

Non, en fait c'est moi qui m'excuse, j'etais tellement contente de voir une nouvelle tête que je me suis emportée. Et puis j'avais un peu peur mais maintenant que je vous connais un peu mieux sa va.

Elle rougit et detourna le regard en lui tendant sa chemise.

Parfois je suis un peu trop extravertie, mais la plupart du temps je ne suis pas si mechante...

Elle hésita avant d'ajouter :

Je ne t'ai pas fait peur j'espere ?

S’lan vit la jeune fille rougir à son cadeau. Au fond de lui, il était heureux de na pas avoir fait de gaffe. Il n’avait pas l’habitude de faire des compliments à une personne du sexe opposé et se demandait s’il avait agi correctement. A la vue de la réaction d’Arthémis, il comprit que oui. Soulagé, il se détendit. Il releva alors complètement la tête et dévisagea avec attention la jeune dame. Elle avait un petit air mutin qui lui plaisait bien mais il se méfiait néanmoins de son extravagance. Non pas qu’il n’appréciait pas ce trait de caractère mais les cris et les gestes brusques lui rappelaient d’autres souvenirs pas très bons ceux-là ! Il fut touché par l’aveu de la jeune fille et décida de faire un effort lui aussi. Il plongea ses yeux dans les siens et lui répondis le lus naturellement du monde.

Un peu, je l’avoue ! J’ai été très surpris de l’accueil que tu m’as fait à moi, un simple chevalier bleu. On m’a si souvent rabâché que les maîtres des bleus étaient insignifiants que…

Il laissa sa phrase en suspends et secoua la tête pour chasser les images désagréables qui l’avait subitement assaillis. Puis réalisant qu’Arthémis le regardait, il lui rendit son sourire avec un soupçon de tendresse.

Et si on recommençait les présentations ?

Arthémis sourit et fit un tour sur elle-même.

Bah ! On s'en fiche de ce que disent les autres ! Si tu crois qu'on dit rien sur les dames vertes ! Puis que tu sois chevalier bleu, brun, bronze, apprentit, compagnon, seigneur ou vagabond quelle importance !
Moi je suis contente de voir de nouvelles têtes, quelques soient leur rang. Et puis tu es toujours toi non ? Je n'ai pas changée parce que je suis passée d'harpiste à dame tu sais !

Elle s'avanca doucement pret de lui, presque le frolant, plongeant son regard gris dans ses yeux bleus.

bonjour chevalier S'lan, je suis Arthémis, dame verte et compagnone harpiste au weyr de Kyr'nael, et je suis tres, tres heureuse de vous rencontrer.

Elle lui fit un nouveau sourire charmeur, resistant a grand peine a l'envie de lui poser un petit baiser mutin sur les levres.

Les paroles douces et compréhensives de la dame verte rassurèrent le chevalier bleu tandis qu’il remettait sa chemise. Il était content d’avoir trouver quelqu’un qui veuille bien l’accepter comme il était. Puis vint son tour e se présenter. Le jeune homme se releva vivement, se tint droit comme un piquet et salua la jeune fille en faisant le salut du weyr.

Bonjour, à vous également, dame Arthémis ! Je suis S’lan, chevalier bleu en provenance du weyr de Brigham. Ravi de faire votre connaissance !

Puis il lui tendit la main en signe d’amitié. Il aida son amie à se relever, lui ramassa son collier de fleurs et l’entraîna doucement vers les rives du lac. Là, il saisit un brin d’herbe, le mit entre ses pouces et commença à jouer un air de musique. Du coin de l’œil, il continuait d’observer Arthémis, n’osant pas lui demander de chanter alors qu’il mourrait d’envie de l’entendre pousser la chansonnette. Il s’arrêta de jouer. Puis sans rien dire, il s’allongea dans l’herbe et replia ses bras sous sa tête. Quelques secondes s’écoulèrent.

Je suis désolé Arthémis. Je ne voulais pas te paraître grossier tout à l’heure mais je déteste les gens bruyants. Ils me font peur…

Ils s'assirent tous deux au bord du lac et Arthémis en profita pour cueillir quelques fleurs plus bleues pour decorer son collier tout en écoutant S'lan essayer de faire de la musique avec un brin d'herbe.
C'etait pas mal mais le son des flutes etait tellement plus agréable. Ou même simplement le chant. Elle allait se mettre a fredonner lorsque le chevalier bleu revela qu'il n'aimait pas le bruit et les gens bruyant.
Coupée dans son elan, la jeune femme expira doucement l'air qui avait commencé a gonfler ses poumons. Elle n'allait pas chanter, elle risquait de lui faire peur et elle n'en avait aucune envie ! Il etait tellement craquant lorsqu'il se laissait aller... d'un romantisme et d'une sensibilité plus que rare, même chez les chevaliers bleus...

La jeune femme s'allongea a ses cotés et regarda pensivement le ciel.

Lorsque j'etais petite, j'aimais trouver des formes dans les nuages...avez vous deja fait cela, chevalier S'lan ?

S’lan observait les nuages au dessus du weyr. Bien sur qu’il avait déjà joué à ce jeu ! Quel enfant ne l’avait pas fait ! Un sourire apparut sur ses lèvres alors qu’il venait d’en repérer un avec une drôle de forme.

Tiens, regarde celui-là ! Il ressemble à ton lézard, tu ne trouves pas ?

Il leva la main et montra du doigt sa trouvaille. Puis il replaça son bras sous sa tête et ferma à demi les paupières, savourant cet instant de calme intense. Il entendait le bruissement des feuilles, le chant des oiseaux, le clapotis de l’eau et la respiration de sa nouvelle amie. Son sourire s’accentua et il poussa un soupir de bien-être. Puis, mu par une soudaine réflexion, il se redressa vivement et demanda à Arthémis les yeux brillants.

Dis, tu saurais pas s’il y a un maître d’armes ici ? Il se trouve que je m’entraîne au maniement de l’épée et un professeur serait le bienvenu, continua-t-il en rougissant.

Il s’en voulait un peu de s’être laisser ainsi emporter par sa passion et avait peur que la jeune fille ne soit effrayée par cette activité pour le moins violente. Alors pour détendre l’atmosphère, il lui fit un clin d’œil et désigna le lac d’un mouvement de tête.

Le dernier à l’eau est un wherry mouillé !

Il se leva d’un bond et se mit à courir.

Hermes, comme si on l'avait appelé, apparu et se mit a faire des cabrioles devant les deux humains. Arthémis aussi goutait le silence et surtout sa musique. Elle ne reflechissait pas, se demandant ce qui s'etait passé dans la vie de son nouvel ami pour qu'il ai tellement peur du bruit. Curieuse comme tous les harpistes, elle reflechissait au meilleur moyen de lui demander lorsqu'il lui posa une question a propos d'un maitre d'arme.

La Miss fronca les sourcils pour repasser les habitants du weyr dans sa mémoire...mais ne vit personne qui sache se battre. Ce qui ne voulait pas dire grand chose parce que bien qu'elle ai une tres bonne mémoire, elle avait du mal a reflechir aujourd'hui

Non, je ne vois pas. Cela dit je peux me tromper !

Arthemis n'avait pas peur du fait qu'il manie l'epée. Apres tout, elle chevauchait un dragon de combat qui se teleportait et crachait des flammes alors question violence, elle etait blindée !
Perdue dans ses pensées, elle mit une ou deux secondes a réagir a la provocation de S'lan mais decida d'aller plus loin, et, enlevant sa robe d'un geste souple, elle se mit a courir egalement et entra dans l'eau sans même penser a regarder si elle avait été, ou non la premiere !

S’lan filait à toute allure vers le lac lorsqu’il fut rattrapé puis dépassé par une gracile silhouette féminine. Le sourire qu’il affichait jusque là, se figea sur ses lèvres tandis qu’il écarquillait les yeux et rougissait de la tête aux pieds. Inconsciemment, il ralentit sa course et, bien qu’extrêmement prude, il eut toutes les peines du monde à détourner les yeux du spectacle que lui offrait la jolie dame verte. Lorsqu’il parvint enfin au bord de l’eau, il avala bruyamment sa salive et articula péniblement.

Euh…Mais tu es toute nue !

Puis il baissa la tête et se força à contempler le bout de ses bottes, bien plus gêné que Arthémis par cette situation pour le moins compromettante. Lui qui voulait détendre l’atmosphère, la voilà plus tendue qu’auparavant ! N’y tenant plus, il se releva maladroitement, ramassa la robe de la jeune fille et la lui donna tout en tournant le dos par galanterie.

Rhabilles-toi ! Tu vas prendre froid ! Et puis si on te voyait dans cet accoutrement…

Il laissa sa phrase en suspens et piqua derechef un fard.

Deja dans l'eau, Arthémis se retourna, surprise.

Ben oui, je n'allais pas mouiller ma robe alors que je n'avais rien pour me changer ?! Tu te baignes souvent habillé toi ?

Franchement, la jeune femme ne voyait pas ce qu'il y avait de mal. Apres tout ils etaient seuls tous les deux et elle n'avait pas honte de son corps. Elle ne l'exibait pas, elle ne portait pas d'habits provoquant mais lorsqu'il fallait se baigner elle n'avait pas honte de se montrer nue. C'etait tellement naturel pour elle.
Mais visiblement ce n'etait pas le cas de tout le monde. Un peu decue par ce qu'elle prenait comme un nouveau rejet, elle sortit de l'eau et remit sa robe et s'assit a coté de lui.

Pourquoi tu rougis a ce point ? Tu me trouves laide ?

Elle n'etait pas fachée, ni même gênée... elle essayait simplement de comprendre le jeune homme. Sa voix etait douce et amicale. Pourvu que S'lan ne soit pas faché...

En entendant les paroles d’Arthémis, le jeune homme se traita mentalement d’idiot. Il était bien évident qu’on ne se baignait tout habillé. La tête toujours baissée, il ne vit pas la jeune fille sortir de l’eau et se rhabiller. Il ne se rendit compte de sa présence que lorsqu’elle vint s’asseoir à ses côtés. Jetant un prudent coup d’œil pour s’assurer qu’elle était décente, il répondit d’une voix mal assurée.

Euh…non ! Tu es très belle !

Et le son déjà très bas de ses paroles se perdit dans un murmure face à cet aveu. Il fallait croire que le rouge du visage de S’lan ne s’estomperait jamais puisqu’il vira du vermillon au pourpre. Il avait toujours eu du mal à gérer ses émotions et encore plus quand il s’agissait d’une jeune fille qui lui plaisait. Il se releva, écarta les bras et inspira profondément pour se redonner contenance. Il s’apprêtait à prendre congé lorsqu’il reçut un message mental d’Orenth qui n’avait rien perdu des sentiments de son maître.

{Pas question de rentrer en laissant la dame comme ça ! c’est très mal poli, tu sais !}

Comme le chevalier semblait hésiter sur la marche à suivre, le dragon poursuivit plus doucement cette fois.

{Tu devrais la raccompagner jusqu’à son weyr. Moi, je l’aime bien et toi aussi, il me semble, non ? À mon avis, c’est un bon moyen de lui montrer que tu l’apprécies !}

S’lan soupira. Puis il se retourna lentement et tendit une main à son amie. Lorsqu’elle la saisit, il tira dessus pour l’aider à se relever. Cependant, il dosa mal sa force et la jeune fille se retrouva plaqué contre son torse. Au loin, on entendit le rugissement amusé d’un dragon.

{Bien joué ! Maintenant, vas-y ! Embrasse-la !}

Le chevalier bleu était de plus en plus gêné mais dû bien reconnaître qu’Orenth avait raison. Il tenait là sa chance et serait idiot de la laisser passer. Il enserra doucement la taille de la dame verte pour ne pas qu’elle tombe, se pencha vers son visage avec un doux sourire aux lèvres et déposa un chaste baiser rempli de tendresse sur la joue de cette dernière. Puis il la relâcha lentement.

Il n’y a pas de mal, j’espère ?

Sous-entendus qu’elle ne s’était pas fait mal en se relevant et qu’elle n’était pas en colère contre son audace.

S'lan murmura bien quelque chose mais la jeune dame ne put comprendre ce que c'etait. Elle allait lui demander s'il ne pouvait pas repeter lorsqu'il se leva pour ouvrir les bras et prendre une profonde inspiration. N'osant faire un mouvement de peur de blesser encore le chevalier bleu, Arthémis resta parfaitement immobile, sans dire un mot.
S'lan lui offrit ensuite sa main pour l'aider a se relever. Main que la dame verte accepta avec plaisir.
En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, elle se retrouva serrée contre lui, tandis qu'il lui embrassait tendrement la joue. Elle avait espere une autre sorte de baiser mais commencait a comprendre que le jeune homme etait avant tout extremement timide. Un sourire joyeux vint jouer sur ses levres, et elle lui carressa doucement la joue.

Aucun mal, chevalier S'lan.

Et, taquine, elle s'avanca doucement pour lui poser un rapide et chaste baiser...sur les levres cette fois. Puis, comme il l'avait fait pour elle, elle s'ecarta un peu et le regarda tendrement de ses yeux gris brillant.

S’lan tressaillit au contact de la main d’Arthémis sur sa joue. On aurait dit une plume glissant sur son visage. Puis contre toute attente, elle l’embrassa à son tour sur…la bouche ! Aussitôt, le jeune homme se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux tandis qu’il ouvrait des yeux exorbités. Il avait bien entendu parlé de la libido des dames vertes mais n’avait jamais songé qu’il finisse par être la proie de l’une d’entre elles. Cette situation totalement nouvelle pour lui le fit paniquer. Il ne savait absolument pas comment il devait réagir. Il chercha de l’aide auprès d’Orenth mais ce dernier était mort de rire devant le retournement de situation.

S’lan cligna des yeux et remarqua alors que la jeune fille l’observait. Il baissa la tête et se mit à contempler ses pieds. Que faire ? Lui parler ? Fuir ? L’embrasser à nouveau ? Il ne savait plus. Il aurait voulu disparaître sous terre mais Arthémis restait là. D’ailleurs, elle semblait attendre une réponse de sa part. Derechef, le jeune homme paniqua tandis qu’on entendait le claironnement joyeux d’un dragon à travers tout le weyr.

{C’est malin ! qu’est-ce que je fais à présent ?}

{{Profite de la vie !}}

Rougissant de lus belle, le chevalier releva la tête et tomba directement sur les magnifiques yeux de la jeune fille. Il n’y avait pas à dire, elle était vraiment très jolie ! S’lan se sentit devenir tout chose. Il balbutia.

Tant…tant mieux ! Je serai …euh…désolé de …euh…t’avoir blessée !

Puis tel un enfant, il lui demanda d’un air penaud.

Dis, je peux…euh…t’embrasser encore ?

Arthémis voyait S'lan rougir, baisser les yeux, et commencait a se dire qu'il ne voulait pas d'elle. C'etait vraiment pas possible d'être timide comme cela, elle avait pourtant donné tous les signes possibles et imaginables, et il n'osait toujours pas.
Les yeux un peu attristés, posés sur le jeune homme, elle allait partir lorsqu'il releva la tête et lui demanda de l'embrasser encore.

Il n'avait vraiment pas comprit alors ? Bien sur qu'il pouvait, elle ne demandait que sa ! Enfin elle demandait un peu plus mais cela aussi !

Elle se rapprocha de lui et lui passa les mains autour du cou pour l'empecher de s'enfuir. La, elle chercha a nouveau son regard et dit doucement.

Je crois que je serais fachée si tu ne le fais pas...

S’lan était à deux doigts de la panique totale lorsque Arthémis lui passa les bras autour du cou. Il ne s’attendait pas à se qu’elle prenne les devants et se sentait perdu. Il faut dire que jamais jusqu’à présent, il n’avait osé avouer ses sentiments à une fille. Encore moins à une dame dragon. Mais elle était si jolie qu’il se sentit chaviré quand elle plongea son regard immense dans le sien. Enhardi par les dernières paroles de la jeune fille, S’lan posa délicatement ses mains sur la taille de la dame verte et lui effleura tendrement les lèvres. Comme elle ne semblait pas le repousser, il recommença mais de manière plus prononcée cette fois.

Il sentit son cœur s’emballer et son corps se mit légèrement à trembler de plaisir. Au loin, on entendit un dragon roucouler de satisfaction. Ce sentiment de plénitude intense, S’lan aurait voulu que cela ne s’arrête jamais ! Presque à regrets, il se détacha d’Arthémis. Pour une fois, il n’était pas le seul à avoir les joues roses. Cette constatation le rassura un peu plus. Il enleva une main de la taille de son amie et la porta à son visage. Là, il caressa tendrement et amoureusement les contours de la figure de la dame et lui sourit.

J’avais tellement peur que tu me rejettes comme les autres… , murmura-t-il.

Lorsqu'enfin S'lan lui effleura les levres, Arthémis se sentit frémir. Elle aimait tellement l'amour. Son coeur se mit a battre plus vite et ses yeux se fermerent pour mieux savourer ce moment ou l'on commence tout juste à découvrir l'autre.
Elle dut se controler pour ne pas se coller a lui mais ne put empecher ses mains lui carresser doucement la nuque et le haut du dos.

Le baiser prit fin...trop vite comme la plupart des baisers et S'lan plongea ses magnifiques yeux bleus dans ceux d'Arthémis qui, bien que voilés par l'emotion, brillaient d'une joie contenue.
La main du chevalier bleu la fit trembler et elle se rapprocha de lui, elle ne voulait pas qu'il s'enfuie.

En entendant ses paroles, elle eut un petit rire.

Ne dit donc pas de bêtises.

Puis elle baissa les yeux, et demanda presque timidement.

J'aimerais bien recommencer, s'il te plait...

Peut-être une merveilleuse histoire allait-elle commencer la, mais avant tout, elle arriverait peut^-être a le convaincre de passer un bon moment tous les deux.

S’lan ne demandait pas mieux. Il sourit à Arthémis et se mit alors à la taquiner. Il déposa un léger baiser sur le nez de la jeune fille, un sur le menton et plongea ses yeux dans les siens en lui demandant.

Et comme ça ? Ça te plait ?

Il éclata d’un rire joyeux devant la mine abasourdie de son amie. Il avait enfin réussi à lui clouer le bec. D’un geste tendre, il saisit une mèche de la dame entre ses doigts, la porta à son visage et en huma le délicat parfum. Pour un peu, il s’en serait enivrer jusqu’à en être saoul. Elle sentait si bon ! Elle pouvait être si douce quand elle voulait ! Alors, il la serra davantage contre lui. Il voulait sentir chaque parcelle de son corps contre le sien ; puis il lui prit à nouveau les lèvres dans un baiser plein d’ardeur tandis que sa main droite lui caressait lentement le dos. Enfin, il se détacha d’elle. Il avait les joues rouges et les yeux brillants. Il lui fit un petit signe de tête en direction de son weyr et piqua un fard. Il bredouilla.

Enfin, si tu veux bien…

S'lan se mettait a la taquiner et Arthémis se dit soudain que le chevalier bleu cachait bien son jeu. Il n'avait plus l'air si timide que cela, et la jeune dame verte aimait beaucoup !
Sans répondre a sa premiere question, elle repondit a son baiser avec fougue mais douceur en se serrant contre lui. Les carresses de l'adolescent la faisait vibrer et elle se mit a passer ses doigts dans les courts cheveux sombre de son partenaire.

Lorsqu'il s'ecarta et lui designa son weyr, elle sourit, taquine. Elle tenait sa revenche.

Mmmm...je ne sais pas... ton weyr tu dis ? Pour quoi faire ?

Elle se rapprocha de lui et l'embrassa a nouveau pôur bien lui faire comprendre qu'elle plaisantait.

Et pour y aller, mon dragon ou le tiens ?

S’lan lui fit les yeux doux lorsque celle-ci demanda presque innocemment comment il comptait se rendre dans son weyr. Le jeune homme la fit taire en posant un doigt sur sa bouche ô combien appétissante et répondit d’un voix légèrement altérée par l’émotion.

Pour y aller, il y a les escaliers ! Et si tu es fatiguée, je te porterais. Pas de problèmes !

Il joignit le geste à la parole et souleva la jeune fille d’un seul mouvement. Il s’étonna d’ailleurs de la trouver aussi légère et se mit en route sans plus attendre. En arrivant aux pieds des marches menant chez lui, il manqua de s’étaler en se prenant les pieds dans la première marche. Il rougit de honte et bredouilla un « désolé » d’une voix éteinte à Arthémis qu’il tenait toujours dans ses bras. Finalement, ils terminèrent leur échappée devant la porte du weyr du chevalier qu’il ouvrit d’un grand coup de pied. Là, il déposa sa nouvelle compagne sur le lit et…


(suite dans le weyr de S’lan !^^)