ANAËL !

Vu l'intense activité qui reignait au Weyr suite a l'épidémie qui avait malheureusement repris, K'adfaël s'ennuyait ferme. Jamais il n'aurait cru qu'être chevalier dragon pouvait être aussi ennuyeux ! Et il en avait marre d'être de garde sous pretexte que ses gênes de nomade le protegeait de la maladie !
Laissant son cher Dyth se prélasser au soleil, il faucha l'un des chevaux de sa chere Dame du Weyr et monta directement dessus.

Cela faisait si longtemps qu'il n'etait pas monté sur un coureur ! A cru en plus, comme il aimait !!!

Il fit caracoler sa bête et partit au galop sur la route du fort, faisant de longs détours pour se trouver des obstacles a franchir et lorsqu'il arriva devant la demeure d'Anaël, la matinée etait deja bien entamée et la bête couverte de sueur.

ANAËL, t'es la ?

Anaëlle était partie de bonne heure avec tout un groupe de jeunes filles du Fort en direction des grandes plaines. Elle s'était portée volontaire pour aller chercher des plantes utiles aux guérisseurs. L'épidémie avait malheureusement repris... La ferme de la famille était heureusement assez retirée pour échapper à la contagion mais Anaëlle restait prudente. Elle avait ainsi passé bien du temps à la cueillette, tentant vainement d'entamer une discussion avec les autres, mais l'ambiance restait sombre et silencieuse. La jeune tisserande était rentrée au Fort déprimée et découragée... Elle s'était alors contentée de déposer les herbes et de se nettoyer loin de toute habitation pour éviter d'amener la germe chez elle. Elle récupéra Sunday à l'orée du bois où elle l'avait laissée et galopa sans halte, pressée de retrouver les siens et un peu de chaleur humaine.

Elle passa bientôt le portail et aperçut une silhouette familière au loin, près de la belle maison en pierre. Anaëlle démonta et s'approcha doucement du chevalier, voulant si possible le surprendre. Arrivée derrière lui, elle se hissa sur la pointe des pieds et lui glissa à l'oreille:

" Non.... je suis là! " le taquina-t-elle avec malice.

Une voix se fit soudain entendre derriere lui. S'il en fut surpris, il n'en montra rien et se tourna en souriant.

Oh...et qu'est ce que tu fais "la" mademoiselle ?

Il lui fit un joli sourire, pour montrer qu'il plaisantait, comme toujours et prit un ton exagérément charmeur.

Etant donné que vous ne reveniez pas, j'ai courageusement laissé mon dragon la-bas et enfourché un coureur pour détruire l'être abominable qui vous empechait de me rejoindre.

Il regarda autour de lui comme s'il cherchait quelque chose...

Mais je ne le vois pas cet infame traitre...
Il prit l'air désolé.

Je ne vais donc pas pouvoir le pourfendre pour sauver ma belle ? Je suis décu !

Il s'éloigna alors d'Anaëlle et sauta sur son coureur avec une habilité consommée.

Une ballade pour me remonter le moral ?

Anaëlle se tapota discrètement les lèvres tout en se déhanchant de façon parfaitement subjective.

"Mmmm je ne sais pas trop.... Je voulais juste rentrer chez moi mais maintenant que je t'ai trouvé..... j'ai quelques autres projets en tête!" répondit-elle avec un sourire qui en disait long.

Elle ne put s'empêcher de rire au petit discours de K'adfael et de ses projets de pourfendre un être imaginaire. Elle lui tapota la tête comme on le fait pour calmer un enfant turbulent avant d'en rajouter à son tour.

"Oh mais vous pensez bien que vous voyant arriver, je me suis empressée de cacher ce pauvre être abominable dans l'écurie avant qu'il n'ait à subir votre courroux!" le taquina-t-elle.

Elle le vit alors s'éloigner d'elle, l'avait-elle vexé? Elle était perplexe, elle ne l'imaginait pas si susceptible. Aussi fut-elle soulagée de constater qu'il cherchait juste à rejoindre son coureur. Avant que le pauvre chevalier ait le temps de finir sa phrase, Anaëlle avait déjà sauté sur la croupe du coureur et se serra contre le jeune homme, laissant Sunday dans un petit coral à l'ombre, sachant qu'elle n'y risquerait ni ne manquerait de rien.

Elle se serra encore un peu plus contre K'adfael, sa poitrine venant caresser le dos de l'homme sans la moindre gêne, puis elle siffla pour lancer le cheval au galop. Où ils allaient, elle n'en avait aucune idée. Elle voulait juste se changer la tête et l'occasion était parfaite!