weyr de S'lan et d'Orenth

S’lan entra dans son weyr avec Arthémis dans les bras. Il s’arrêta un instant et chercha des yeux sa couche. Il avait encore un peu de mal à se repérer. Soudain, il tomba dessus. C’était un lit on ne peut plus simple mais suffisamment large pour contenir facilement deux personnes. Juste ce qu’il fallait au chevalier ! D’un pas lent mais déterminé, il s’y dirigea. Là, il déposa délicatement et amoureusement la jeune fille sur les couvertures et s’allongea à ses cotés.

Et maintenant, jolie fleur ?

Demanda-t-il avec un sourire coquin et timide à la fois. Il souleva sa main droite et se mit à suivre les contours du visage de la dame tandis que ses lèvres déposaient mille et un petits baisers légers d’abord sur son minois avenant puis sur son cou et enfin à la naissance de sa gorge. Lorsqu’il releva la tête, son regard brillait de désir et d’amour et ses joues étaient en feu. Il avait de plus en plus de mal à réprimer cette drole de sensation qui grandissait irrémédiablement en lui.

Arthemis se mit a rire lorsque S'lan la prit dans ses bras et ne put réprimé un petit cri en le sentant trebucher. Pas qu'elle avait vraiment peur, apres tout ce n'etait pas tres haut et elle ne risquait pas de se faire mal mais de surprise.

Le reste se passa comme une lettre à la poste. Il l'allongea sur le lit et se mit a la couvrir de petits baisers brulants. Arthemis rougit de plaisir et se rapprocha encore de lui, se blottissant contre son torse et passant ses bras sous la tunique du chevalier, le carressant doucement.
Elle aimait sentir son odeur, sa force, sa presence tout pret de lui. Elle le regarda tendrement, un curieux sourire venant jouer sur ses levres et l'embrassa derriere l'oreille.

Maintenant je t'aime.

Le contact de la jeune fille fit rougir une nouvelle fois le pauvre S’lan. Rougeur qui s’accentua lors qu’elle lui proposa de « l’aimer ». Le malheureux garçon ne savait plus comment réagir. Déjà que c’était la première fois qu’il embrassait une fille alors que dire du fait de l’amener dans son lit ! Sous le coup de la surprise, il se retrouva totalement complètement tétaniser. Il regardait Arthémis sans plus bouger. Il avait tellement peur de mal faire qu’il bredouilla.

Euh…je sais pas…

Puis subitement, il se redressa et s’assit sur le lit. Il se sentait honteux de son inexpérience et un peu mal à l’aise face à la facilité qu’avait la dame de s’offrir au chevalier. Il se prit la tête entre les mains et ferma les yeux. L’image de sa mère qui la harcelait pour qu’il trouve une compagne lui revint en mémoire. Alors, il se crispa et toute la passion qui regorgeait dans son corps s’évanouit !

Excuse-moi…

Murmura-t-il d’une voix tremblante.

Et soudainement plus rien. S'lan se raidit, s'ecarta d'elle pour s'asseoir sur le lit, comme si elle n'etait qu'une etrangere. Arhemis failli se facher mais safacon de s'excuser etait si touchante...que lui etait il arrivé pour qu'il soit si...etrange ?

Doucement, la jeune dame verte s'assit aussi et posa simplement sa main sur celle de son compagnon. Elle tremblait encore un peu de desir mais se contint, le regardant de ses doux yeux gris.

C'est pas grave. Raconte moi ce qui ne va pas plutot.

Mais il lui repris la main pour s'enfuir le visage dedans. La dame verte se mit alors a fredonner une berceuse pour le detendre, le distraire de ses pensées douloureuses, tout en lui carressant gentiment le dos d'un geste plus amical qu'autre chose.

Malheureusement, ce que ne savait Arthémis, c’est qu’elle venait de faire exactement la même chose que sa mère. A savoir le consoler en lui chantant une berceuse. La réaction du chevalier fut quasi immédiate. Ses yeux s’agrandirent d’horreur et il se leva d’un bond en regardant la jeune fille d’un air plus qu’effrayé. Il restait là, debout devant elle, entièrement nu et tremblant le regard hagard.

Non !...ne…t’approche…pas !

Il recula d’un pas. C’est alors qu’Orenth se résigna à intervenir.

{A quoi tu joues encore une fois ?}

Sous l’effet de surprise, S’lan ouvrit la bouche et son regard azur se voila aussitôt tandis qu’il répondait à son bleu.

{{Je…je sais pas. Qu’est-ce que je fais ?}}

{Tu te défiles comme d’habitude mon cher ! Si ça continue, tu vas lui faire peur pour de bon !}

{{Je...Ce n’est pas ce que je veux ! Mais elle me fait penser à...}}

{Elle ne le sait pas. Elle ne le fait pas exprès. Tu dois lui dire où tu vas la perdre. C’est ce que tu veux ?}

{{ Mais…}}

On entendit alors un grognement de mécontentement. S’lan ferma enfin sa bouche et baissa les yeux confus. Il resta là gêné ne sachant pas comment réagir. Finalement, il prit une profonde inspiration et se jeta à l’eau. C’est sur qu’elle allait se moquer de lui tout comme les autres auparavant mais peut-être aussi qu’Orenth avait raison.

Pardon…ma réaction est impardonnable. Je comprendrais si tu voulais plus de moi !

Il y eut un court silence et il reprit de plus belle.

C’est que ma …mère…faisait pareil et je détestais ça !

Voilà, il l’avait dit. Il ferma ses yeux avec force attendant le verdict de la dame verte.

Arthémis regarda le jeune homme, surprise, elle ne comprenait pas trop ses reactions, et même son explication lui parraissait etrange. Elle s'etait toujours tres bien entendue avec ses parents...

Elle resta la, assise sur le lit, nue, a le regarder tristement de ses grands yeux gris.
Pas une seule fois, elle ne pensa a le laisser tomber, apres tout, il fallait de tout pour faire un monde et puis ce genre de reactions l'intriguaient et l'attristaient en même temps.

Elle baissa la tête.

Je ne comprends pas. Qu'est ce qui se passe ?

Elle se leva et s'approcha de lui, le forcant a la regarder dans les yeux.

Si tu ne veux pas....pour nous deux....pourquoi ne pas le dire tout de suite ?

N'osant bouger, ou le toucher alors qu'elle en mourrait d'envie, Arthémis soupira. Pourquoi fallait il que le chevalier bleu soit si compliqué ?

Toujours immobile, S’lan attendait. Malgré les paroles réconfortantes et encourageantes de son bleu et da le jeune fille, il n’arrivait pas à se débarrasser du souvenir plus qu’envahissant de sa mère. C’était comme une malédiction. Elle le poursuivait où qu’il aille. Il se bloquait à chaque fois qu’une fille l’approchait et plus elle lui plaisait, plus la réaction était violente. C’était peut-être pour ça qu’il avait marqué Orenth, pour ça qu’il était plus à l’aise avec les hommes…

C’est alors qu’il ressentit une présence à ses côtés. Lentement, il rouvrit les yeux et tomba sur les prunelles d’Arthémis. Il essaya bien de détourne le regard, trop honteux de son comportement mais la dame ne l’entendait pas de cette oreille et fit en sorte de ne jamais perdre le bleu azur des yeux de S’lan. Les mots qu’elle prononça lui firent mal. Alors qu’une seconde auparavant, il était près à oublier les femmes, celle qu’il avait en face de lui avait réussi à l’émouvoir. Au plus profond de lui, tout son être la réclamait mais son esprit restait prisonnier d’un fantôme du passé.

Incapable de se décider une bonne fois pour toute, le chevalier se contentait de regarder la jeune fille. A maintes reprises, il ouvrit la bouche pour mieux la refermer ensuite. Il aurait tant aimé la rassurer mais les mots ne sortaient pas. Il ne dut son salut qu’à l’intervention de son dragon qui une nouvelle fois volait à sa rescousse.

{Et voilà, tu as gagné ! elle va s’enfuir !}

{{Je…je ne veux pas qu’elle s’en aille. Orenth, aide moi ! Dis moi ce que je dois faire !}}

{Ça, je te l’ait déjà dit ! bouge-toi ! retiens-la !ouvre-lui ton cœur et oublie ton ancienne vie. Nous sommes à Kyr’nael alors fonce, petit !}

Rempli d’appréhension, S’lan esquissa alors un geste. Il saisit le poignet d’Arthémis et la tira doucement à lui en murmurant.

Ne pars pas, je…j’ai besoin de toi.

A présent qu’elle était tout contre lui, il sentait le désir refaire son apparition. Cette constatation réussit à lui arracher un petit sourire satisfait. Eh bien, non. Il n’irait pas vers les autres chevaliers. Il était fait pour les femmes et il était grand temps que les choses changent. Il leva une main, caressa les cheveux blonds de sa compagne et posa tendrement ses lèvres sur les siennes. Le baiser parut interminable. Lorsqu’à regret, le jeune homme se détacha de la bouche pulpeuse de la dame, il lui demanda d’un regard suppliant.

S’il te plait, plus de berceuse à l’avenir. Cela me rappelle de mauvais souvenirs que je préfèrerais oublier.

Le temps sembla s'étirer. Arthémis ne savait pas du tout comment réagir. S'lan la désirait, elle le savait, le sentait, le voyait, et elle etait d'accord alors pourquoi etait-ce si compliqué ? Elle allait abandonner et partir lorsqu'il lui prit son poignet et l'attira contre lui avant de reprendre ses levres. Alors il s'etait décidé ?

Pas rancuniere, la jeune dame verte se laissa aller contre le chevalier, se retenant d'aller trop vite pour suivre son rythme à lui mais le carressant doucement.

"Promis"

Elle sentit sa dragonne qui approuvait ses paroles et vivait l'instant avec elle. Rien n'etait plus doux à ses yeux que ce lien qu'elle partageait avec Aphrodith...rien.

Fermant les yeux, elle se laissa simplement au bonheur de se sentir aimée.

Agréablement surpris par la réaction d’Arthémis, S’lan en oublia ses fantômes et se concentra sur l’instant présent. C’était la première fois qu’il cédait aux avances d’une demoiselle et bien qu’il se sente terriblement maladroit, jamais auparavant il n’avait été aussi heureux. Il ferma lentement les yeux et avec précaution, amena la jeune femme jusqu’à sa couche. Ils finirent par tomber à la renverse sur le lit, et le juin homme en profita pour murmurer.

Tu es mon ange gardien ! Et si c’est un rêve, je ne veux jamais me réveiller !

Puis il reprit les lèvres de sa nouvelle compagne et deux (ou plutôt tout les quatre !) savourèrent intensément cet échange qui semblait plus qu’improbable au départ !